Comprendre le lien entre employabilité et apprenance pour bâtir une stratégie de développement des compétences

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Dans « De l’employabilité à l’apprenance - Quelle stratégie de carrière pour les cadres ? » Claudine Pierron, consultante depuis 17 ans à l’Apec, fait part des résultats d’une recherche réalisée dans le cadre de sa thèse en sciences de l’éducation.

Après avoir rappelé à quel point les transitions professionnelles ponctuent les parcours professionnels, y compris ceux des cadres, Claudine Pierron remarque que « le risque de perte d’emploi se substitue [dorénavant] au risque d’inemployabilité ».
Compte tenu de la transformation des métiers du fait, notamment, de l’impact du numérique, maintenir ses compétences à jour est un moyen de maintenir son employabilité. Aussi, considérant le lien avéré entre l’ apprenance, définie comme une attitude favorable à l’acte d’apprendre, et l’employabilité, définie comme « une capacité à trouver un emploi et de s’y maintenir, ou bien d’accéder à un nouvel emploi selon le contexte », Claudine Pierron remarque que « vous devenez attractif et employable si vous avez… développé votre apprenance ! ».

 

 

 

Son étude « a consisté à observer le regard de 196 cadres ayant fait appel à l’Apec, à travers les réponses à un questionnaire en ligne constitué de 123 questions regroupant des échelles d’apprenance et d’employabilité. Les résultats nous apprennent que « l’employabilité a tendance à augmenter quand l’apprenance augmente ».
Plus précisément : les femmes, « confrontées à des changements de poste plus fréquents que les hommes, ont déclaré une forte apprenance au regard des hommes ». Elles n’apparaissent pas pour autant plus employables que ces derniers ; Orientation, Emploi, Formation professionnelle. Agir ensemble 1 si le niveau de diplôme renforce l’apprenance, il n’impacte pas l’employabilité ; ni la situation en ou hors emploi, ni la fonction occupée ou encore l’expérience n’impactent l’apprenance ou l’employabilité des répondants.
L’expérience ou la spécialisation peuvent même nuire aux dispositions à apprendre car « cela suppose moins d’apprentissages ». Dans le même sens, l’ancienneté dans l’entreprise au-delà de 15 ans détériore l’apprenance mais pas l’employabilité ; enfin, l’âge renforce l’employabilité et n’altère pas l’apprenance. En complément de ces constats, il apparaît qu’« une grande majorité de répondants ne pense pas que leurs organisations contribuent au développement de leurs compétences… aménagée pour un présent transitionnel mais sans anticipation ».
La réflexion de Claudine Pierron conduit la consultante à avancer que « l’adaptation et l’anticipation sont les variables d’ajustement de l’employabilité qui se matérialisent par l’apprenance. Elle précise de ce fait le rôle des conseillers en évolution professionnelle : au lieu d’utiliser des techniques fondées sur la prévisibilité, les notions de stabilité et d’étapes de parcours professionnel, il faudrait construire des actions qui prennent en considération l’imprévisibilité des contextes, développer des conduites d’exploration active, ou encore faciliter le raisonnement risqué. De l’employabilité à l’apprenance - Quelle stratégie de carrière pour les cadres ?
Source : Ems Management & Sociétés, 140 pages, 24 euros [1]
Françoise Lemaire